Eric Peltier, photographe rouennais.
À 56 ans, il a passé la moitié de sa vie à décrire le monde et les populations à travers son prisme. « Je ne suis pas tombé dans la soupe tout de suite. Après une maîtrise en sciences économiques, je me suis intéressé à la sociologie. J’ai fait, à cette époque, beaucoup de voyages et me suis lancé dans les études de la langue chinoise à l’Inalco. Je suis venu à la photographie par là sans aucune formation. Ensuite, j’ai fait de nombreuses rencontres dont le photographe ébroïcien Gilles Rigoulet qui m’a donné pas mal de conseils. C’est là que je me suis dit que je pouvais en faire mon métier », se souvient l’artiste.
« Écrire avec la lumière »
« C’est en photographiant que l’on devient photographe. À l’époque, je manquais de rigueur et de technique », reconnaît-il. Au fur et à mesure, il se forge une culture photographique et technique avec comme modèle Henri Cartier-Bresson, Marc Riboud, Alex Webb, Ralf Gibson ou encore Bernard Descamps.
En 1988, il s’installe à son compte et, après de nombreux démarchages, travaille pour des agences dont Andia, la presse, l’édition, des entreprises comme la Sanef, des collectivités comme la Région ou le Département et propose de nombreuses expositions.
« J’ai vendu mes premières photos pour Karaté Magazine sur la fête du Naadam en Mongolie », se souvient encore Éric Bénard.
Il vogue entre le poétique et l’information : « La vie d’un photographe d’aujourd’hui se passe entre la prise de vue, la documentation et le démarchage. C’est un métier avec ses bonheurs et ses contraintes. Il a changé. Hier sans barrière, aujourd’hui avec plus de prétendants, il s’est professionnalisé à s’en raréfier ! Mais, c’est avant tout le plaisir d’écrire avec la lumière même si la facilité du numérique a créé un trop-plein. C’est pour cela qu’il faut se diversifier », analyse l’invité.
Avec comme projet, un voyage au Japon et ses envies de développer son travail sur la street photo, les fragments et le noir et blanc, le professionnel va présenter dix grands tirages, six plus petits sur Marguerite Duras ainsi que des clichés non montés pour une découverte manuelle. Il sera présent en permanence, car il veut « rencontrer les gens et servir de guide ».